Initialement rose, la chambre de ma fille Gaia s’est teintée de rouille et d’ocre. De rose tendre, elle est passée au rose terracotta, prenant ainsi - comme ma fille - quelques années de maturité. Pourtant cette chambre située à l'étage de la Maison de Ville à Marseille a gardé toute sa délicatesse, grâce à une combinaison d'objets tendres et précieux tels que ses suspensions en terre mêlée et ses objets empreints d'histoire.

Pour insuffler une nouvelle vie à cette chambre, nous avons commencé par révéler la beauté brute de la pierre blanche de Provence. Puis j'ai récupéré dans la cave de la maison deux portes anciennes que j'ai faite sabler et que j'ai simplement posé contre le mur . Cette tête de lit provisoire m'a permis de suspendre deux délicates Lili en porcelaine biscuit qui font office de liseuses d'appoint. Juste au-dessus du petit bureau adossé au mur d'un vaste dressing, une Yvonne en terre mêlée émaillée descend délicatement du plafond, apportant un doux éclairage à l'oeuvre Loops de l'artiste Vanska et aux objets chinés déposés de manière aléatoire.

Cette chambre regorge d'objets chinés au fil du temps : De vieux tampons encreurs, des flacons d'apothicaire d'époque, des coquillages ramenés de nos voyages. Un vase en verre transformé en soliflore et une poterie traditionnelle provençale cohabitent en harmonie. Mais elle abrite aussi des oeuvres d'artistes qui me sont chères. Les 4 Loops de Vansaka, mais également une œuvre de Margaux Derhy, artiste peintre franco-marocaine et fondatrice du Cercle de l'Art. Ses toiles brodées, réalisées en collaboration avec des brodeuses marocaines, rappellent les couleurs chaudes de la pièce. Une photographique signée Joséphine Franceschi - le "Plongeon Rose" - vient apporter une touche colorée et aquatique. Une oeuvre que j'affectionne particulièrement car elle fait écho à notre rituel familial d'aller plonger dans la Méditerranée pour tout oublier lorsque les soucis s'accumulent.